Causerie M Yourcenar
Mademoiselle Cleenewerck de Crayencour, n’aimait pas ce nom, elle préférait celui de son passeport américain : Marguerite Yourcenar anagramme de Crayencour, elle l’avait forgé depuis 1920 par ses romans à succès.
M.Y est la première femme à pénétrer le cercle fermé, cadenassé, verrouillé depuis 1635 à toute intrusion féminine. En 1980 avec la malicieuse complicité de Jean d’Ormesson, elle siègera au fauteuil n° 3.
Nous, sommes sortis « Du Labyrinthe du Monde. » Par le fil ténu de trois de ses romans qu’elle y avait enfermés. Quoi l’Eternité, Souvenirs Pieux et Archives du Nord.
Puis avec elle, nous avons voyagé en Europe : Italie, Grèce, Allemagne où elle puise la substance de ses livres et de ses poèmes, reflets de ses amours, de ses amitiés particulières.
1937 — « le coup de Grâce » roman à 3 personnages aux amours tourmentées thème cher à Marguerite, mais aussi au bar du Wagram, coup de foudre, sa rencontre avec Grace Frick qui deviendra sa compagne pendant plus de 40 ans. En 1939 Marguerite passera au Etats Unis accueillie par Grace elle vivra de petits boulots, piges pour journaux, enseignant la littérature française dans une université jusqu’en 1951, date de la parution des Mémoires d’Hadrien et de son succès. Avec Grace, elles achètent une petite propriété dans l’ile des Monts Déserts. La maison, elles l’appelleront « Petite plaisance. » Ensuite voyages avec Grace et retours au bercail pendant lesquels, elle compose « l’Œuvre au Noir, »
Maladie de Grace, quelques séjours en Europe pendant les périodes de rémission et de retour à Petite Plaisance, correspondance, interviews. 1979 – Elle est enterrée dans l’ile des Monts Déserts.
Libre, elle va pouvoir de nouveau, visiter la France, l’Egypte le Kenya avec un jeune compagnon il a 30 ans le périple n’est pas de tout repos, Jerry Wilson boit et la frappe. Elle fera un dernier voyage avec lui aux Indes, il lui impose Daniel son ami. De retour aux U S A,
Jerry tombe malade le sida, il meurt en 1986. Encore un dernier voyage : France et Autriche de retour à Petite Plaisance, elle travaille à son dernier roman : « Quoi ? L’Eternité. »
Elle en est proche, le 8 novembre elle entre dans la mort avec des périodes de délires et de lucidité. L’infirmière qui l’assiste rapportera ses dernières paroles : « Il doit bien y avoir un paradis quelque part. » Marguerite repose près de Grace.
Commentaire : Merci à Jean-Claude pour son intervention et sa maîtrise du sujet traité. Il a vraiment intéressé son auditoire en agrémentant son exposé très documenté d’anecdotes croustillantes. – Marcel.